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24 octobre 2022 | Par internautes
Vous pensez que le rôle de maire est de présider le conseil, de représenter l’intérêt de tous les citoyen.ne.s, de faire des représentations pour une subvention pour le Complexe sportif et récréatif? D’assister au Congrès de l’Union des municipalités du Québec et de siéger à la MRC? D’assurer l’entretien adéquat des infrastructures et duramassage des poubelles? Qu’il doit veiller à limiter les insatisfactions des citoyen.ne.s afin d’être réélu…. de nous mettre sur la «map» et de courtiser les entreprises?
Eh bien, cela change rapidement depuis quelques années. Demandez-le aux maires de l’Est-du-Québec (la Basse-Côte-Nord, l’île d’Anticosti, les Îles-de-la-Madeleine et l’est de la Gaspésie) qui voient disparaître leurs berges, leurs routes depuis des années et qui ont subi récemment les foudres de l’ouragan FIONA. Pluies diluviennes, sécheresse, pénurie d’eau potable, pertes agricoles, rupture d’approvisionnement sont partout à l’ordre du jour dans le monde.
De plus en plus, la gestion de crises reliées aux changements climatiques fait partie de la nouvelle description de poste des élus municipaux. En complément, des problèmes sanitaires, d’approvisionnement en carburant ou produits alimentaires qui vont se multiplier et ce n’est pas l’intervention du Saint Esprit qui va améliorer la situation.
On ne peut éviter que ces catastrophes se multiplient car il est maintenant trop tard. L’évolution des changements climatiques est écrite pour les vingt prochaines années. On peut cependant s’y préparer localement pour en éviter les pires conséquences, limiter les dégâts et les souffrances humaines qui les accompagnent. Mais pour cela, ça prend des élus qui ont du leadership, de la vision, du courage et conscience que le temps ou demain ressemblait à hier est bel et bien terminé. « Business as usual » est un anachronisme mental, politique, social, économique et environnemental.
Mon vote ira donc au candidat qui se prononcera formellement sur l’urgence de l’adaptation aux changements climatiques et qui ne jouera pas à l’autruche auprès des électeurs. Concrètement, cela veut dire:
Formaliser son engagement et celui de la ville en faisant adopter la Déclaration Unis pour le climat de l’Union des Municipalités du Québec (UMQ);
Former les élus et le personnel de la ville aux enjeux des changements climatiques ;
Lutter contre l’étalement urbain et l’empiètement sur les aires agricoles et naturelles;
Ouvrir le dialogue et mobiliser les acteurs locaux en créant un Comité de lutte et d’adaptation aux changements climatiques composés d’élus, de citoyen.ne.s concerné.e.s et d’experts afin de produire un diagnostic du territoire concernant les risques d’approvisionnement pour les biens et services essentiels (eau, nourriture, sécurité , santé, énergie, etc.), notamment pour les ménages démunis.
En novembre 2006, Sorel-Tracy adoptait fièrement le premier plan de développement durable (Agenda 21) au Québec, nous positionnant comme municipalité d’avant-garde. Depuis le début des années 2010, les conseils successifs l’ont remisé aux oubliettes. Il serait éclairé de renouer avec notre proche passé en créant un Comité de lutte et d’adaptation aux changements climatiques pour relever les défis d’aujourd’hui. Voilà un engagement qui démontrerait que les candidat.e.s à la mairie ont de la vision, du leadership.
L’avenir proche s’annonce morose et il est urgent de s’y préparer localement pour notre bien commun. Comme citoyen.ne.s, nous avons l’occasion d’oser regarder la nouvelle réalité et ses conséquences, sans lunettes roses afin d’en limiter les ravages pour nous,nos proches et notre descendance.
Yves Fortin
Ex DG du CLD du Bas-Richelieu
Ex coordonnateur de l’Agenda 21 de Sorel-Tracy et ex praticien du développement durable
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