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14 juillet 2021 | Par internautes
C’est en 2012 sous Réjean Dauplaise, que la Politique de gestion de la dette de Sorel-Tracy a été adoptée. Au 31 décembre 2013, au début du premier mandat de l’actuel maire sortant, notre endettement total net à long terme s’élevait à 62 M$. Au début de 2021, c’est 58 M$.
Outre ses variations naturelles, si on réalisait une étude de l’évolution de cette dette, en considérant l’inflation, la baisse des taux d’intérêt des dernières années, certaines entrées spéciales d’argent (ex. : droits de mutation de plusieurs M$ pour la nouvelle prison en 2016) et le 4 M$ annuel que nous versons sous l’item « Dette Sorel-Tracy » de nos comptes de taxes, nous pourrions conclure que le niveau de notre endettement est stable.
Certains diront que c’est déjà ça de pris. D’autres mentionneront que nous payons annuellement, plus de 1 M$ en intérêt et que notre situation financière ne s’améliore pas. C’est l’éternelle question du verre d’eau : est-il à moitié vide ou plein ? Mais nous signataires, on se demande bien où est passé tout cet argent en regard de l’état de stagnation de notre ville, depuis plusieurs années.
À notre avis, notre dette municipale n’est pas réellement gérée avec une direction claire quant à son évolution. Mais, si nous ne voulons pas que celle-ci nous explose au visage, il faudrait y voir, sachant que certaines grenades sont déjà dégoupillées.
Dans ce contexte, il existe un scénario vraisemblable où nous pouvons d’ores et déjà estimer notre dette d’ici 3 ans, au minimum, à 74,56 M$, en hausse de 28,6 %. Laquelle sera composée du 58 M$ préalablement mentionné, que nous traînons, plus un minimum de 16,56 M$ supplémentaire, dont :
1) La nouvelle piscine intérieure (10,8 M$)
La subvention demandée pour cet équipement était égale à l’estimation de base, prépandémie, c.-à-d. 30,8 M$. Or, nous avons obtenu 20 M$, d’où le 10,8 M$ de fonds propres qui est dorénavant requis. Le tout, sous forme de dette, dans l’hypothèse où aucun commanditaire ne montre d’intérêt pour ce projet.
Mises en garde : Les coûts actuellement annoncés sont des estimations en mode électoral et basées sur des données de prix, prépandémie. Le 30,8 M$ est donc un minimum avec un 20 M$ fixe de subvention. De plus, la ville de Sorel-Tracy est présentement en appel d’offres pour obtenir un devis de performance. Ce qui indique un retour à la page blanche, après avoir dépensé en pure perte des dizaines de milliers de dollars en plans, dessins d’architecture et vidéo haute définition.
De plus, pour accélérer la cadence dans un projet dont le financement n’est toujours pas bouclé, Sorel-Tracy envisage de sauter l’étape des plans et devis pour aller directement à la phase construction, sur la base d’un prix fixe et ferme de 30,8 M$. C’est une façon de faire intéressante dans le contexte d’un bien normé, comparable d’un fournisseur à l’autre. Mais on se demande bien comment cela est réaliste pour un équipement dont chacun des soumissionnaires aura sa vision propre, différente par définition.
2) Terrain de soccer synthétique (1,76 M$)
Annoncé en août 2020, Sorel-Tracy a décidé de financer seul par anticipation, cet équipement au coût prépandémie de 2 M$. Selon les informations disponibles, la ville est en attente de certaines autorisations gouvernementales pour aller de l’avant.
Côté financement, monsieur le maire sortant s’était engagé formellement en juin 2020 à livrer 1,2 M$ des profits de Parc éolien Pierre-De Saurel pour ce projet. Il n’en a finalement obtenu que 239 532 $. Le différentiel devrait venir de subvention ou par endettement.
Il manquerait donc pour l’instant au minimum, 1 760 467 $. Dans l’état actuel des choses, ce montant deviendrait éventuellement en dette, considérant que le conseil municipal de Sorel-Tracy est impatient à l’approche des élections, de voir des « bulldozers ».
3) Statera (4 M$)
Depuis ses débuts, Statera refuse de dévoiler ses États financiers. On sait que la ville de Sorel-Tracy est autorisée à garantir les emprunts de Statera jusqu’à concurrence de 4 255 000 $. On sait aussi que Statera n’a attiré pour ses 2 premières années d’opération, qu’environ 15 000 visiteurs payants sur les 67 000 prévus c.-à-d. 22 %.
Au 12 juillet 2021 à la veille de la période de pointe des vacances, selon Statera, plus de 6 125 billets auraient déjà été vendus. Sur cette base et à l’observation visuelle par différentes sources, directement sur le quai Catherine-Legardeur, il apparaît que le niveau de fréquentation de la présente saison sera équivalent à 2018 et 2019 ; d’où un déficit d’opération anticipé avec un impact à la hausse sur sa dette.
En ce sens, la dette minimum de Statera estimée à 4 M$ nous apparaît réaliste et elle est en croissance avec au moins, 108 000 $ d’intérêts annuellement ; l’équivalent de 3 130 visiteurs en forfait famille. On voit mal comment cette dette, équivalente à 396 M$ s’il s’agissait du budget de Montréal, pourrait se résorber d’elle-même. En cas de faillite, elle sera directement additionnée à la dette de la ville de Sorel-Tracy.
4) Inconnu (dette à venir)
Sorel-Tracy nous présentait le 5 juillet 2021, son Plan Triennal d’Immobilisation (PTI), 2022-2024, lequel soulève plusieurs interrogations. Par exemple, pour 2024, on retrouve un discret 2 M$ (57 $/citoyen) en surplus du 30,8 M$ ci-haut, pour un « Chemin d’accès du futur complexe aquatique » c.-à-d. défaire pour refaire des travaux récemment réalisés. Rien sur l’entretien de la piscine actuelle ni sur la transformation de celle-ci, censée accueillir Altigym ; un vague énoncé de « Travaux de restauration patrimoniale » concernant l’Église Notre-Dame devant accueillir la Société historique Pierre-de-Saurel, suite au départ d’Altigym. Sans oublier le néant pour le 207 rue Prince – la petite maison rouge – une propriété de la ville classée patrimoniale, dont les rénovations étaient estimées à plus de 300 000 $ au PTI 2020-2023.
En conclusion, au taux moyen d’emprunt payé par Sorel-Tracy de 3,44 % sur une période de 25 ans, seulement pour ce 16,56 M$ supplémentaire, cela représente 67 $ de plus par année, pour chacun de nos 14 800 comptes de taxes. Ainsi, une fois que nous aurons payé nos impôts fédéral et provincial, les taxes de toutes sortes, dont la TVQ et la TPS, il nous faudra ajouter la TMS, la Taxe du Maire Sortant.
Christian Albert, ing.
Yanick Caisse
Sophie Chevalier
René Cournoyer
Marcel Fafard, ing.
Claude Himbeault Sorel-Tracy
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