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13 mars 2017 | Par Myriam Arpin
Le mot cancer. Sérieusement, c’est l’un des mots les plus terrifiants que je connais. Chaque fois que j’ai un rhume, un bouton, une bosse, je deviens paranoïaque. J’exagère un peu… OK. À peine.
La première fois que j’ai entendu ce mot-là ailleurs qu’à la télé, je n’avais pas encore vingt ans. La conjointe de mon oncle était arrivée à un souper de Noël avec une perruque puisqu’elle avait perdu ses cheveux. On m’avait expliqué qu’elle avait le cancer du sein et que la chimio faisait perdre les cheveux, parfois. Bref, c’était un peu flou dans ma tête à ce moment-là. Au salon funéraire, ça l’était pas mal moins. Danielle a perdu son combat laissant derrière elle, mon oncle (le frère de ma mère), ses deux filles (dont l’une est ma cousine), plusieurs proches et amis. Elle était tellement douce et gentille. Je m’en souviendrai toujours. D’ailleurs, lorsque je regarde ma cousine, je revois tellement cette bonté d’âme qu’avait Danielle.
La deuxième fois que j’ai entendu ce mot-là, j’étais un peu plus vieille. J’arrivais sur le marché du travail officiellement. Mon oncle Jacques est parti entouré des siens après une dure bataille contre la maladie. À ce moment-là, je pensais encore que le clan Arpin était éternel… Nous sommes des battants et nous ne nous laissons pas vaincre aussi facilement dans la famille.
La troisième fois, à l’aube de ma trentaine, alors que j’avais intentionnellement oublié ce mot-là, une amie (qui avait presque l’âge de ma mère) m’a annoncé qu’elle avait le cancer… Pendant des mois, je l’ai vu se battre tout en gardant le sourire. Je l’ai vu continuer à faire ses nombreuses activités comme si elle n’était pas malade. Je l’ai entendue une seule fois me dire qu’elle sauterait en bas d’un pont tellement elle n’en pouvait plus. Une seule fois… Jusqu’au jour où je suis allée lui dire un dernier au revoir. Je n’y croyais tellement pas. Elle non plus d’ailleurs, je crois. Elle était si forte. Elle voulait tellement vivre. À ce moment-là, elle ne parlait plus, elle n’ouvrait que les yeux. Je me souviendrai toujours de ce regard intense. Elle me fixait droit dans les yeux parce qu’elle voulait profiter au maximum de ses derniers moments… Nous nous sommes quittées sans nous dire adieu. Au fond de nous deux, nous avions encore espoir… Elle s’est éteinte quelques heures plus tard.
Par la suite, mon meilleur ami a perdu en très peu de temps son frère et son ex-femme. Deux merveilleuses personnes. J’ai eu le bonheur de les rencontrer à quelques reprises. Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils avaient l’avenir devant eux…
Quand l’un de mes modèles et petit-cousin, Dominic Arpin, a annoncé qu’il avait le cancer en 2013, là j’ai vraiment eu peur. J’étais figée. Je me suis dit : « Ben voyons donc! Ça se peut pas! » Cinq mois après avoir subi l’ablation d’un rein, Dominic courait au Marathon de Montréal. Quand même! J’étais si heureuse pour lui… Même si passer au travers ne doit sûrement pas être une partie de plaisir, il y aussi de l’espoir malgré tout me suis-je dit. Récemment, il marquait ce message sur sa page Facebook :
Alors quand on m’a offert, il y a deux ans, d’animer le Relais pour la vie de Sorel-Tracy, j’ai dit oui tout de suite sans y penser. Avant ma première animation, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’allais là simplement pour donner de mon temps, mais j’ai eu toute une surprise! J’ai reçu tellement lors de cette journée-là… J’ai reçu une grosse dose d’amour, d’espoir et de bonheur comme je n’en ai jamais eu dans ma vie, je pense… J’avais devant moi des survivants, des gens lumineux comme jamais, mais qui avaient réellement connu les champs de bataille. Il n’y avait plus de « game », que du vrai. Ça faisait tellement du bien! J’étais comme dans une grosse bulle d’amour et de paix. Oui, il y avait des personnes un peu tristes puisqu’elles avaient perdu un proche, mais le simple fait d’être en groupe et de partager avec d’autres mettait un baume sur toute cette peine, je crois.
Depuis ma première animation du Relais pour la vie, je me suis promis d’être là pour ces gens qui m’ont tant apporté alors qu’au fond, ce sont eux qui devaient recevoir en principe. J’animerai donc le Relais pour la vie en juin prochain encore une fois, c’est certain.
Mais j’ai aussi le bonheur de vous inviter, le 23 mars prochain, à participer à un événement spécial « Parade pour la cause ». J’animerai le défilé de mode en compagnie de mon ami Vincent Deguise. Ce sera une très belle soirée. Elle est organisée par l’équipe des Lucioles- Relais pour la vie.
Tous les détails sont sur l’affiche ou sur l’événement Facebook! Vous y serez?
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