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26 janvier 2024 | Par internautes
Existe-t-il un parallèle entre Patrick Péloquin et Jean Drapeau (1916-1999), maire de Montréal de 1960 à 1986 ? En 1970, lorsqu’il obtient les Jeux olympiques à sa 2e tentative, pour faire rayonner Montréal, ce dernier a 56 ans. En 2024, le maire de Sorel-Tracy, presque au même âge, a les mêmes ambitions puisque la ville se prépare comme une fin en soi, à déposer sa candidature pour l’obtention des Jeux du Québec 2027.
Acceptabilité sociale, d’hier à aujourd’hui
À l’époque, J. Drapeau affirmait que les Jeux ne coûteraient pas un sou aux Montréalais : « Il est tout aussi impossible pour les olympiques d’avoir un déficit que pour un homme d’avoir un bébé. » Autre phrase demeurée célèbre : « Des jeux modestes. ». C’était le genre d’acceptabilité sociale sans appel qui se pratiquait dans les années 70.
En 2024, est-ce que la méthode Drapeau a encore de beaux jours devant elle ?
Il semble que oui. Par la voix d’Olivier Picard, Sorel-Tracy a statué en termes d’acceptabilité sociale que : « Financièrement parlant, organiser un référendum à 250 000 $ pour une dépense de 1,5 M$, la réponse est non. Il n’y aura pas de référendum » (Source : STM, 8 novembre 2023.)
Le coût des jeux, d’hier à aujourd’hui
« Ce qui devait coûter 310 M$ en 1976 (2,4 milliards de $ 2023) a finalement coûté 1,3 milliard de $ de 1976 (6,68 milliards de $ 2023). Cela a pris 30 ans aux Québécois(e)s pour éponger la dette olympique. Et dans la sphère olympique, Montréal est aussi devenue le symbole du fiasco financier à ne pas imiter. » (Sources : Wikipédia, Le Devoir, Statistique Canada.)
S’il y a une chose de certaine dans ce genre de dossier, surtout en période d’inflation, c’est que le budget de Sorel-Tracy va être dépassé. Par exemple, pour souligner la fin des Jeux du Québec à Rimouski de juillet 2023, celle-ci a dû rallonger 445 000 $ pour payer les fournisseurs (Source : Radio-Canada, 17 octobre 2023).
Admettons minimalement que la contribution de Sorel-Tracy serait de 2 M$. C’est 2,7 % de son budget 2024 de 75 M$. Pour un couple gagnant 100 000 $, c’est l’équivalent d’une dépense de 2 666 $ après impôt.
Du stade olympique au complexe aquatique, d’hier à aujourd’hui
Au sujet du stade olympique, tout a été dit sur ce mégagouffre financier parachevé à moitié et en catastrophe pour l’ouverture des Jeux de 1976.
Fin janvier 2024, le complexe aquatique qui est la pierre angulaire de la candidature de Sorel-Tracy pour 2027 n’existe toujours que sur papier. L’appel d’offres pour sa construction n’est toujours pas lancé. Quelle surprise nous réservera ensuite, l’ouverture des soumissions, en cette période d’inflation ?
Le bénévolat, d’hier à aujourd’hui
La jeunesse québécoise de 1970 n’est plus la même, surtout pas en termes de nombre et donc, de bénévoles. En 2024, cette jeunesse tire de plus en plus son pouvoir de négociation de sa rareté.
Pour les jeux du Québec 2024 à Sherbrooke (pop. 172 950, 2021), on recherche 2 500 bénévoles. C’est 1,5 % de sa population. Au 4 janvier 2024, il manquait encore 1 150 bénévoles (Source : Radio-Canada).
Sachant que la population de Sorel-Tracy est vieillissante et 5 fois moindre, il faudra largement déborder des cadres de la MRC Pierre-De Saurel pour trouver ces bénévoles. Ce sera un immense défi de gestion.
Pourquoi vouloir des jeux, d’hier à aujourd’hui ?
Dans un article du Devoir d’août 2008 – « Derrière le rêve – Pourquoi tant de villes veulent-elles présenter les Jeux olympiques ? » C’est « Le prestige aux relents d’éternité » qui est identifié comme principale motivation. Jean Drapeau et Patrick Péloquin seraient d’accord.
Cela étant, pourquoi fondamentalement, vouloir les jeux du Québec à Sorel-Tracy en 2027 ? En quoi, plus de prestige, améliorera notre qualité de vie ? Personnellement, je ne saurais quoi répondre, surtout à la lumière de ce qui précède.
Considérant que Sorel-Tracy pourrait recevoir un chèque de 5 M$ de Québec pour financer des infrastructures sportives, que le dépôt final des candidatures est fixé au 25 septembre 2024 et que préparer celle-ci coûte des milliers de dollars, il y a présentement une fenêtre d’opportunité pour sonder directement les citoyen(e)s. Pour leur demander s’ils sont tentés par l’aventure et s’ils sont prêts à y mettre minimalement, 2 M$ de leur argent qui ne sera pas utilisé ailleurs.
Jocelyn Daneau
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