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16 août 2007 | Par Équipe CJSO
La Tuque – Une famille de la région de Sorel-Tracy a vécu des moments d’angoisse, dimanche soir, sur la Zec Borgia, à une soixantaine de kilomètres au nord de La Tuque, lorsqu’une tornade a littéralement soulevé le chalet dans lequel les trois adultes et deux enfants se trouvaient.
Témoin de la scène, Jeannot Saint-Onge, de Sorel-Tracy, n’en revenait pas encore de ce qu’il avait vu et surtout, d’être encore de ce monde pour le raconter. Revenant de la pêche à bord de son VTT, l’homme s’est senti aspiré par le vent.
Ça m’a poigné en pleine face, j’ai reculé et j’ai débarqué du VTT, explique-t-il. Vingt secondes de plus et j’y passais, ajoute-t-il.
En quittant son VTT, il a marché de peine et de misère jusqu’à l’arrière de son chalet où il s’est caché du vent en compagnie de son beau-frère, John Mills, de Shawinigan et c’est de là que les deux hommes ont été témoins d’une scène qu’ils n’oublieront jamais.
Le vent a soulevé le chalet voisin d’au moins quatre pieds. On entendait les enfants crier et il y avait le gros réservoir de propane qui crachait du feu, raconte M. Saint-Onge.
Une fois le vent calmé, lui et son beau-frère se sont rendus auprès des résidants du chalet détruit afin de leur porter secours.
Il y avait un homme de couché par terre dans le chalet et il était sans connaissance, raconte Jeannot Saint-Onge. J’ai arrêté de trembler hier matin. Pendant la nuit, j’ai remercié le Bon Dieu 42 fois, je les ai comptées, poursuit-il.
Dans le chalet, René Dupont et sa conjointe, Diane Tucker, ainsi que la fille de M. Dupont, Mylène et ses deux enfants, Éliane, 8 ans et demi et Gabrielle, 7 ans, ont vécu des secondes interminables dans un fracas de vaisselle cassée et de matériaux de toutes sortes qui volaient dans tous les sens.
Je devais rester calme et me montrer en contrôle de la situation pour rassurer mes filles, raconte Mylène Dupont.
Celle-ci explique que quelques minutes plus tôt, rien ne laissait présager qu’un orage aussi violent allait frapper.
Nous étions autour du feu et il s’est mis à tomber des gouttes de pluie. Nous avons décidé de rentrer dans le chalet. C’est à cet instant précis que le vent s’est déchaîné et en quelques minutes, la petite soirée calme au coin du feu s’est transformée en cauchemar.
Dans la tourmente seul René Dupont a subi des blessures en s’infligeant une profonde coupure à un doigt. En se déplaçant dans le chalet, le réfrigérateur a tout craché son contenu, dont une plaque de métal servant à recueillir l’eau et qui a frappé la main de M. Dupont, ce qui lui a valu une dizaine de points de sutures. Sa conjointe, Diane Tucker, a subi un choc nerveux.
C’était comme un tremblement de terre, on a senti le chalet se lever et se déplacer, explique M. Dupont.
J’étais par terre et je tentais de me relever mais j’avais beaucoup de difficulté, ajoute Diane Tucker, qui trouve que la chance était avec eux malgré tout, puisqu’à l’intérieur du chalet, tout ce qu’il y avait s’est mis à virevolter pendant la quarantaine de secondes de l’événement.
Source: André Mercier
Le Nouvelliste