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12 juin 2017 | Par Myriam Arpin
Il y a quelques jours, c’était le rendez-vous des finissants de l’année 1997 de la « FL » comme on l’appelle, ici, à Sorel-Tracy. 20 ans… « Attaboy ». Ça donne un coup de vieux ça monsieur, quand tu commences à compter en vingtaine!
Toujours est-il que nous nous étions tous rencontrés il y a 10 ans, en bons élèves que nous étions. C’était un peu particulier, à ce moment-là… Facebook était entré dans nos vies la même année, en 2007, mais la plupart ne connaissaient pas encore ce phénomène. Tout le monde était heureux de se retrouver, mais il y avait un petit je-ne-sais-quoi. Plus d’un avait changé de look, évidemment. Plusieurs étaient en train de se bâtir une vie et certains se cherchaient encore. Le principal, c’est qu’à peu près tout le monde ne savait pas ce qui s’était passé dans la vie de l’autre au cours des dernières années. Un bon nombre de personnes ont donc dû répondre à ces fameuses questions : « t’es rendu où, tu fais quoi, veux-tu des enfants? » Les petites « gangs » de l’époque se sont donc recréées, le temps d’un instant, et c’était pas mal ça… De mon point de vue, il faut le spécifier. Je ne sais pas, mais je devais m’attendre à une certaine magie et ça été plutôt plus simple finalement. Lors de cette soirée, on a décidément fait une mise à jour de nos vies avec nos amis les plus chers devant un verre de vin (exit les « shooters » de l’époque du Cégep, on était passé à un autre niveau, déjà…), on a pris des photos avec un mini-appareil (pour stocker ça dans notre ordi ou sur un DVD) et nous sommes repartis chacun de notre côté dans l’espoir de nous revoir sous peu.
Lorsque j’ai reçu l’invitation pour notre 20e anniversaire au printemps dernier, sur Facebook bien entendu, j’ai un peu « freaké ». Je me suis dit : « 20 ans. Outch… Y me semble que c’était hier le 10e » … Quand on reçoit ce genre de convocation, on fait automatiquement le bilan de nos dernières années et on voit que, finalement, il s’en est passé des choses depuis! On se rend compte aussi que Facebook nous a vraiment aidés à entretenir ces liens qui nous unissaient avant. Ben oui… Parfois, la vie d’adulte prend tout notre temps (« la trentaine, la bédaine, les morveux, l’hypothèque », comme le chantent si bien les Cowboys Fringants). Parfois aussi, nos intérêts communs ont changé ou tout simplement, la vie a fait en sorte que ça se passe juste sur Internet…
Dans le groupe Facebook des retrouvailles, je me suis surprise à voir apparaître les fameuses petites faces que j’avais côtoyées au secondaire… Chacun ajoutait son grain de sel, une photo, un commentaire. Il y avait une réelle volonté de part et d’autre de prendre des nouvelles de l’un et de l’autre… La table était déjà mise, on dirait.
Une fois rendue au conventum, entre une bière et une poutine à la main, j’avais l’impression que Facebook nous avait réellement aidé à recréer des liens pour cette soirée. Un peu ironique non? À moins que ce soit la faute de nos 37 ans bien sonnés avec tout ce qui vient avec? On dirait que nous étions tous plus ouverts aux autres même si, évidemment, les amis de longue date étaient visiblement heureux de se retrouver. Il n’était pas rare de voir des gens converser ensemble alors qu’ils ne s’étaient jamais adressés la parole auparavant. Je trouvais ça beau! Je nous trouvais beaux.
Évidemment, comme dans tous les conventums, la nostalgie était au rendez-vous plus que pas assez. Les photos souvenirs et les photos d’enfants se sont partagées… Le nombre de « selfies » qu’on a pris là… C’était incroyable! Mais nous avons vraiment profité du moment présent. C’est ce qui compte, au final.
Inévitablement, j’ai retrouvé des gens que je côtoie maintenant uniquement sur Facebook. Je me suis demandé ce qu’aurait été notre vie si… J’ai aussi renoué avec bonheur, et avec des petites étoiles dans les yeux, avec mon kick du secondaire. Je me suis demandé ce qu’aurait été notre vie si… Il est toujours aussi beau, aussi fin pis toute… J’ai retrouvé mes belles amies aussi, celles qui me sont vraiment chères. Elles n’étaient pas toutes là… Petit pincement au cœur, mais… C’est comme ça. Je me suis dit que j’avais la chance, tout de même, de les avoir encore si près de moi même si on ne se voit pas assez souvent. Je sais tout de même qu’elles sont là et qu’elles le demeureront.
Une chose dont je suis vraiment fière, c’est que malgré tout, malgré ce que la vie nous a donné comme petits bonheurs et comme embûches au fil du temps, nous n’avons pas changé tant que ça. Nous avons conservé notre cœur d’enfant et notre capacité à nous émerveiller.
En sortant du « party », le sourire aux lèvres, avec de nouveaux souvenirs en tête, j’ai entendu quelqu’un dire : « On était une belle gang en 1997 ». Ben savez-vous quoi? J’pense vraiment que oui! C’était la plus belle… ?
Y’en a un autre qui a dit, comme dans la chanson : « Tiens, si on s’donnait rendez-vous dans 10 ans ? » On a tous eu la même pensée… On aura 47 ans. Outch.
L’autre a répondu : « Dans 5 ans? »
Photos: Catherine Vigeant
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